Vous vous sentez parfois obsédé par la nourriture ? Vous voulez manger un aliment en particulier et feriez n’importe quoi pour l’avoir tout de suite ?
Laurie
est hyperphage. Pour elle, la nourriture a des allures de dépendance et
son besoin de manger relève de l’urgence. Dans certaines situations, Laurie est
prise d’un désir de manger tout de suite, beaucoup, des aliments riches,
précipitamment, goulûment, sans s’occuper de savoir si elle a faim ou non, et
ce désir lui semble plus fort que tout. Les excès alimentaires, qu’il
s’agisse d’hyperphagie aux repas ou de boulimies, ou encore de grignotage, sont
les indicateurs d’un mal-être, parfois profond, et constituent des
méthodes de défense contre ce mal-être. Ils expriment quelquefois un réel
manque physique (en nourriture), mais le plus souvent, il s’agit de problèmes
émotionnels.
Se
faire du bien autrement
Si
comme Laurie, vous souffrez d’hyperphagie, commencez par vous demander ce que
vous tentez de fuir. Quelles pensées pénibles, quelles émotions
douloureuses ? Mais fuir ces pensées et ces émotions dans la nourriture, après
un moment de soulagement, déclenche d’autres pensées, d’autres émotions
pénibles : culpabilité d’avoir encore une fois cédé à l’appel de la
nourriture, peur des conséquences du point de vue poids, dégoût de soi, déprime
et discours du genre : « je ne m’en sortirai jamais », « je suis nulle » ! Et
si, plutôt, vous choisissiez d’être gentille, attentionnée, aimante et
compréhensive avec vous-même ? Et si vous vous disiez que, dans ce moment
difficile, peut-être pourriez-vous faire quelque chose qui serait apaisant
? Un tout petit quelque chose pour vous faire du bien, juste avant de
céder à cette boulimie, si ça devait vraiment arriver. Quelque chose d’inutile
comme vous allonger, regarder par la fenêtre, ou parler à votre plante verte.
Les excès alimentaires sont pour les hyperphages un moment pour se faire du
bien, mais qui ne fonctionnent pas vraiment. Alors, faire ce quelque chose d’inutile
ne servira peut-être à rien, mais en tout cas n’aggravera pas les choses. Que
risquez-vous, après tout ?
Se
priver des aliments que l’on aime pour ne pas faire d’excès ?
Une
autre solution adoptée par certains hyperphages, pas plus efficace que celle
qui consiste à faire une compulsion, est de s’interdire les aliments qui font
l’objet d’excès, de les rendre inaccessibles. Réfléchissez un instant : que se
passe-t-il quand on vous dit de ne pas penser à quelque chose ? Vous vous
retrouvez littéralement obsédée par cet objet, cette idée. Comme l’expliquent Jean-Philippe
Zermati et Gérard Apfeldorfer, la solution n’est donc pas de se priver
mais au contraire d’apprécier ce qui vous fait du bien. Les excès naissent le
plus souvent non pas du goût prononcé pour un aliment, mais du fait que vous en
mangez parce que vous vous les êtes interdits. Pour éviter à la fois les
obsessions et les excès alimentaires, il vaut mieux ne pas vous priver de ce
que vous aimez.Déguster les aliments pour se faire du bien
Notre troisième solution pour éviter les excès est de vous asseoir et de profiter pleinement de ce que vous aimez manger. Vous donner la permission de manger quelque chose que vous aimez permet dans un premier temps de faire disparaître la culpabilité de manger, et dans un second temps d’apprécier cet aliment à sa juste valeur. L’acceptation et la dégustation vous aideront à vous concentrer sur ce que vous mangez, et non sur les pensées négatives qui peuvent vous assaillir. Ainsi, avec le temps, progressivement, la raison et la conséquence de ces excès se dissiperont d’elles-mêmes : vous vous ferez du bien et vous vous sentirez bien.Cela calmera Laurie d’ailleurs, qui pourra enfin déguster sans dévorer. Faites une pause, pensez : vous êtes encore vivante, vous avez apprécié un aliment que vous aimez, vous vous sentez bien.
Geneen Roth, Breaking free from emotional Eating, Chapter 5, 2004
Se priver des aliments que l'on aime n'est jamais une bonne solution lorsque l'on cherche à perdre du poids! La frustration est très mauvaise... Par contre il faut apprendre à se contrôler et savoir se restreindre, voir cela comme une "récompense" après avoir mangé x repas sains...
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